Critique

Vera Pagava. Corps célestes

06.12.2016 |

Vera Pagava, Le Rythme argenté, 1966, 18,7 x 24 cm, © Photo : JL. Losi, tous droits réservés

À Saint-Germain-des-Prés, les galeries Jeanne Bucher Jaeger, Le Minotaure et Alain Le Gaillard se sont réunies pour exposer l’œuvre de Vera Pagava (Tiflis 1907 – Ivry-sur-Seine 1988), artiste d’origine géorgienne, exilée à Paris en 1923 suite à l’invasion de son pays d’origine par l’Armée rouge.

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Vera Pagava, Vue sur la ville ou ville de lumière, 1963, © Tous droits réservés

Après avoir suivi des cours à l’école Art et Publicité, Pagava s’inscrit en 1929 à l’atelier d’André Lhote et à partir de 1931, elle se forme à l’académie Ranson dans l’atelier de Roger Bissière. C’est là qu’elle rencontre les peintres Maria Helena Vieira Da Silva, Arpad Szenes, Étienne-Martin et Jean Le Moal avec qui elle se lie d’amitié. Remarquée par Jeanne Bucher, la galeriste lui consacre dès 1944 une première exposition qu’elle partage avec Dora Maar.

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Vera Pagava, L’Église, 1955, 27,5 x 35,5 cm, © Photo : JL. Losi, tous droits réservés

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Vera Pagava, Nature morte, 1958, 27,5 x 37 cm, © Photo : JL. Losi, tous droits réservés

À ses débuts et jusqu’en 1960, l’œuvre de Pagava est figurative : portraits, nus, natures mortes mais surtout des paysages urbains qu’elle construit avec des petits cubes ou rectangles de couleur. Cette stylisation progressive des formes mènera l’artiste à ses premières œuvres abstraites. Le choix des trois galeries s’est porté sur cette période où l’abstraction est « vécue comme une nécessité », et « comme la recherche absolue de la transposition picturale de la lumière ».

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Vue de l’exposition Corps célestes. Vera Pagava à la galerie Jeanne Bucher Jaeger © Tous droits réservés

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Vue de l’exposition Corps célestes. Vera Pagava à la galerie Jeanne Bucher Jaeger © Tous droits réservés

De grands aplats de couleurs en demi-teinte, souvent ton sur ton, découpent de grandes surfaces géométriques épurées, tels des « Corps célestes » flottant dans l’espace. Ces formes mystérieuses, voire mystiques, suspendues entre ombre et lumière, provoquent un sentiment de mélancolie propice à la méditation.
Figure discrète de la scène artistique parisienne de l’après-guerre, Vera Pagava a développé une œuvre profonde et très personnelle qui, injustement un peu oubliée, mérite d’être redécouverte.

Dans les galeries Jeanne Bucher Jaeger, Le Minotaure et Alain Le Gaillard, à Paris, du 18 novembre 2017 au 14 janvier 2018.

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